o C’est une structure en abyme ou bien en miroir
Auryn, le symbole de cette mise en abyme est appelé « le miroitant », le miroir entre les deux dimensions. Bastien le lecteur et Atreyu le personnage, chacun dans leur quête. Effet de miroir figuré dans le passage du miroir. Mais aussi dans les fresques avant le combat d’Atreyu contre Gmork. Espace du grenier et espace de Fantasia. Avec le ciel la fenêtre, tout le livre comme seuil, cadre de passage. Où l’on voit le réel de Fantasia faire retour dans le réel (au niveau du chaos, et du désordre du relâchement tout au contraire de l’érection des défense de Bastien Orage éclairs/ Le néant), Ou bien quand les personnages s’adressent au lecteur. Ou encore quand Gmork donne la signification de Fantasia : "Fantasia est le fruit de l'imagination des hommes". Ou bien quand la petite impératrice indique à Atreyu simultanément la présence de Bastien notre présence à nous spectateur. En substance cela donne : "Oui tu l'as amené avec toi l'enfant de la terre et d'autres avec lui et avec toi ont souffert et ont vécu tes aventures".
o Les fresques de la ville ancienne, détruite, donnent un point de vue de l’immanence où le passé vient rejoindre le présent, et même le très proche avenir, puisque Atreyu voit le combat qu'il aura avec le loup peint sur les murs. Cette séquence reprend un passage de L'Eneide de Virgile.
o Les larmes de Atreyu puis celle de Bastien et enfin les notres
au moment de la mort d’Artax (le premier objet transitionnel. D’autre part le double registre est l’expression de la superposition de la réalité et de la fiction : et nous vivions toujours sur cette trame où sous une larme coule un autre larme : c’est aussi cela l’histoire sans fin, que nous devions nous aussi dans notre parcours répéter les événements qui nous ont affectés. Cela vaut bien évidemment pour les enfants, mais aussi bien pour leurs enseignants que pour les commentateurs du film que nous devenons, personne n’y échappe : même en revoyant la séquence. Ces larmes sont une mise en scène, et en même temps ne le sont pas. Mais nous ne savons pas pourquoi nous sommes tristes au moment où elles coulent pour nous. Le drame de Atreyu est en fait une tragédie (celle de Bastien dont il se relève par la lecture plutôt que lui de sombrer. Ce relèvement est marqué par le mouchoir et la mise à distance humoristique qu’il implique. Je fais l’hypothèse c’est que ce mouchoir et cette mise à distance est déjà la marque de la guérison simultanément à celle de son implication dans l’histoire. Nulle par il est dit que Bastien pleure pour autre chose mais nous ne pouvons que le déduire. De l’ensemble des autres évènements. Cette image est donc la mise en scène de notre propre émotion et simultanément sa mise en abyme que nous refusons. De même que dans tout processus. Il y a une part qui doit toujours nous échapper pour le récit puisse continuer (c’est aussi cela l’art.
o Ainsi que à l’inverse des traces de l’énonciation de Bastien à l’intérieur de la fiction, quand Atreyu l’entend au moment de Morla.
o C’est aussi le rapport création/destruction qui sous-tend la fiction, la culture le rapport au monde
o C’est enfin le fait que des histoires nourrissent d’autres histoires. (l’exemple de Princesse Bride (mais aussi ce que constate Michel Serres dans Jouvence de Jules Verne. Nous sommes toujours dans une re-création (voir aussi ainsi les chimères, les hybrides de la tour d’Ivoire.
o Le loup empaillé dans le grenier(dans le film seulement) fait partir le récit de Fantasia.
o Auryn : On peut aussi jouer avec l’anneau de möbius. Ses deux couleurs différentes dans la réalité et dans l’histoire, qui répartissent donc le livre selon les deux versants. Différence qui n’existe que dans le film. Auryn protège Atreyu tout comme la lecture dont Auryn est le symbole ou la métaphore, et qui est le symbole sur la page de couverture du livre tout comme le livre protège Bastien.
Travaux pratiques
Plus simplement, j'ai fait réaliser par les élèves dans les classes un anneau de Möbius avec une bande de papier (un quart de feuille A4 dans le sens de la longueur , raccordée par ses bouts avec du scotch pour constituer un anneau, mais en la tordant le ruban une fois avant de le coller.
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On peut ensuite remarquer qu'il n'y a qu'une face sur cet anneau.
En faisant tracer une ligne au milieu et longitidunalement : le crayon revient à son point de départ. (On peut aussi découper cette ligne, et là, surprise! deux anneaux se forment).
Plus compliqué : On peut constater que l'anneau qui symbolise le recyclage est un anneau de Möbius. On peut aussi constater que lorsque nous prenons soin de notre environnement nous formons avec le monde une même surface : Nous faisons partie de ce qui nous enveloppe et qui nous construit - mais tout aussi bien nous sommes capables de le modifier, dans un mouvement de double inclusion. Qui ressemble étrangement à : Bastien lit l'histoire mais l'histoire contient Bastien.
. Sylvie et Bruno
On aussi un paradoxe très proche dans Sylvie et bruno de Lewis caroll (l'auteur de Alice au pays des merveilles) . Et qui en constitue la fin. Sylvie retrouve le médaillon en forme de coeur. elle a toujours pensé qu'il y a deux versions de ce médaillon. Sur l'une il est écrit : Sylvie aimera tout le monde, sur l'autre : Tout le monde aimera Sylvie. Jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive à la fin du roman qu'il s'agit du même médaillon, avec une face rouge et une face bleue. Comme les deux serpents sur la poitrine du vaillant Atreyu. Dans le roman de L'histoire sans fin, c'est le même thème de l'amour, par lequel s'achève le trajet initiatique de Bastien..
C'est aussi une leçon d'amour qui constitue le terme de l'intiation de Bastien dans le livre L'histoire sans fin de Michael Ende. Il fait le constat au bout de son initiaition, qu'il aime Atreyu et Falcor avec qui il était entré en rivalité à mort. Il prend conscience à partir de là qu'il aime aussi son père - ce qui l'amène à se décider à revenir dans le monde réel et à sortir du pays fantastique duquel il ne voulait plus revenir.
Voir aussi le chapitre Intertextualité
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