Le livre : protection ou isolement ?

Le seul objet transitionnel pour Bastien c’est le livre. C’est la lecture. Si on donne comme définition à l’objet transitionnel d’établir le rapport avec le monde on dira : en gros la position du père ce serait d’enlever son objet transitionnel à Bastien alors que c’est ce qui le rattache au monde ? Où en tout cas par lequel il peut vivre. Protection ou carapace ? À chacun de juger. Le film montre le livre comme une protection qui passe par un isolement/et une solitude (on fera la différence). C’est le lieu pour Bastien de faire ses expériences seul, d’éprouver les choses. (c'est le sens positif de la solitude - et non de l'isolement qui pourtant ici permet cette solitude). C’est déjà la vertu du livre en général, que de faire l’épreuve de ses sensations, de sa sensibilité, de développer son imaginaire et ses idées, dans un partage en quelque sorte avec le livre.

Différence du film avec le livre : La fin du livre Bastien sort de son isolement. Il en a fait l’épreuve et c’est cet isolement dans la fiction et dans le grenier qui va permettre le rapprochement réciproque avec le père :
- dans la fiction Bastien s’isole progressivement jusqu’à oublier qui il est. Danger dont Atreyu et Falcor ont voulu le protéger et peut-être l’avertir pour qu’il ne reste pas coincé dans la fiction. Bastien va faire l’expérience de sa propre inimitié à l’égard de ses deux amis qu’il voudra combattre (il blessera Atreyu). Pour finalement s’apercevoir qu’il les aime au terme d’une longue régression.
- Dans la réalité Bastien partagera son aventure avec son père à la sortie de la lecture. Puis avec Koreander, la seule autre personne qui pourrait le comprendre ?! En fait non car Koreander est persuadé que Bastien peut faire partager « l’eau de vie » son goût pour la fiction et ce qu’elle contient à d’autres.
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